Certains textes sont trop cinglés pour être retenus par les éditeurs honorables .

A FLUX TENDU est l’un de ceux-ci. Un polar impubliable en l’état, qui aborde des questions stupéfiantes sur les champignons et envisage l’usage de faux comme moyen de résistance au fascisme informatisé. Le roman policier classique offre presque toujours un rôle honorable à la Loi. Celle du Capital. Les exceptions sont rares. Nous vous proposons ici une version du livre en épisodes faciles à suivre sur votre PC...

Musique gratuite pour accompagner à écouter sur ONVIBES

Ramdane ISSAAD

Magic mushroom

Les rêves ne sont que le mirage de l’utopie. Gare au voyageur qui l’oublie.

 

 

 

 

 

" Si Dieu existe ; il est manifestement débordé..."
SDF anonyme.

     Tout a commencé avec une banale histoire de dent, une canine supérieure très exactement, brisée net en mordant l’oreiller. Non pas qu’en ce temps-là je fusse de la jaquette, mais la petite chérie de mon coeur venait de m’annoncer une atroce migraine qui l’avait terrassée, comme par hasard, sitôt que mes lèvres impatientes avaient fait mine de vouloir s’abreuver aux siennes. Une comédie sur mesure pour me rendre timbré. Je débarquais sous pression de trois semaines éprouvantes d’enregistrements en Irlande, je venais tout juste de poser les guitares, c’était avant tout pour étouffer un beuglement de rage virile que j’avais croqué dans la plume. Le mercenaire que j’étais, nous ramenait pourtant un joli pécule à flamber en festivités, et j’avais été fidèle parmi les fidèles, ça je pouvais le jurer.
Dolly avait quinze ans de moins que moi, son rire aigu me l’a rappelé alors que je me suis précipité affolé devant la glace pour évaluer les dégâts. Une béance clocharde défigurait sans appel mon rictus aux zygomatiques dépités. "Vas pas nous jouer ta Catherine Ringer, t’as plus l’âge ! " a ironisé la cruelle sans s’apercevoir de la catastrophe que cela aller représenter pour la production qui m’engageait et subséquemment pour ma carrière miteuse. Au grand dam de mon banquier, je ne travaillais pas pour les Rita Mitsouko, mes exploiteurs épisodiques étaient en général des flibustiers féroces dotés d’une calculette à la place des méninges. Avec eux tout était calibré au centime près. Nous allions démarrer le tournage du clip d’une pisseuse aphone que j’accompagnais depuis des lustres en tant que requin de studio, tout le monde s’extasiait sur mon chouette sourire de tombeur, et voila qu’en un quart de seconde, j’avais pris vingt ans de trop.
Le reflet était implacable : gras du nombril, en peignoir et pantoufles et surtout sans mon fétiche protecteur, un bandana de scène que je ne quittais que la nuit, j’avais l’air de ce que j’étais en train de devenir, un has been, une vieille basket qu’on jette. La tignasse frisée que je cultivais depuis vingt ans et le gros anneau d’or que j’arborais, envers et contre tous, toujours à l’oreille gauche, n’y changeaient rien : révélatrice d’un vitiligo incurable ma tonsure frontale avait progressé à la vitesse d’un cheval au galop, j’avais déjà la coupe Einstein, à présent quand j’ouvrirais la bouche, manqueraient plus que le nez rouge et la fanfare qui va avec.
Dolly hilare en a profité pour m’annoncer sans ambages qu’elle était amoureuse. Pas de moi, bien sûr, d’un comédien de son âsge, un sosie de Gérard Philippe qui la faisait à nouveau se sentir femme, a-t’elle minaudé en guise d’excuse, pensant pratiquer, je suppose, l’euphémisme le plus tendre. Je l’ai longuement regardée dans le miroir se dandiner en déshabillé de soie grège derrière moi. La baffe sonore que ma main soudain autonome lui a balancé en pleine poire nous a brutalement décroché de la réalité. Il y a eu des cris, une bousculade confuse. En reprenant mes esprits, j’ai constaté avec horreur qu’un coquard violine s’étalait à toute allure sur la joue de ma victime écroulée sur le sofa. J’ai hésité une seconde de trop. La perfide en a profité pour confisquer illico le téléphone dans l’intention manifeste d’ameuter les autorités. Ce n’était plus la mineure paumée que j’avais rencontrée sept ans plus tôt. De castings en auditions elle avait appris à mener sa barque d’apprentie starlette. Je venais de lui faire perdre un boulot important, une photo de coiffure au tarif élite, elle m’a déclaré froidement qu’elle allait porter plainte pour tentative de viol. Tandis qu’elle décrochait le combiné, je me suis vu embarqué entre deux nervis, tabassé au poste et écroué par une juge vicieuse à binocles comme il en pullule depuis la dictature du politiquement correct, j’ai aussitôt baissé les pouces. A genoux, je l’ai suppliée. Je lui ai rappelé en chevrotant que ne l’avais jamais frappée auparavant, que j’avais toujours été gentil avec elle. C’était vrai. On croquait tous mes cachetons en virées à Deauville et je l’avais couverte de cadeaux au point d’avoir six loyers de retard. Au bout de dix minutes de salamalecs, elle a fini par accepter que je lui colle une escalope de dinde sur l’oeil, j’en ai profité pour lui jurer une dernière fois en mêlant nos larmes éparses, qu’en dépit des groupies et de toutes les folles furieuses qui hantent les labyrinthes obscurs du backstage, je n’avais jamais cédé à la tentation de la trahir pendant les tournées. Etant allergique au latex, j’avais trop peur du Sida pour fauter, mais ça je l’ai gardé pour moi, chacun a droit à son jardin secret.
Mon balluchon n’était même pas ouvert, je devais repartir. Quand Dolly s’est enfin endormie en reniflant sur mon épaule, je l’ai couchée et bordée comme une enfant. Il était beau mon ange canaille avec son bandeau sur l’oeil. Je savais que j’allais regretter sa blondeur apaisante, son optimisme, et toutes ces escapades de bonheur insouciant qu’on avait volé au cafard. Embarqué dans les souvenirs, j’ai enfilé mes bottes et mon cuir, remballé les guitares et mis le bout de dent dans une enveloppe. Même si j’avais la vision pas mal embuée, je savais où aller, Paloma Oghuz, une diva rococo sur le retour m’avait proposé la lune pour que je l’aide à faire son come-back sur la scène rock and roll. Elle clamait à qui voulait l’entendre que j’avais tout compris au son de Dire Strait et que mon jeu avait quelque chose de celui de Frank Zappa, avec la clarté en plus. Elle flattait toujours ses interlocuteurs masculins en espérant qu’ils la comparent à la Callas où à Barbara Hendricks, mais son créneau réel était plutôt pompier. C’était surtout à mes fesses qu’elle en voulait. Elle avait cette réputation dans les studios de manger tout crus les imprudents qui s’y frottaient.
Cette nuit-là, dans le taxi qui tournait autour de la place de la Bastille, je me suis rendu compte que je ne conserverais aucune trace de toutes ces belles années. Dolly allait garder l’appartement, les photos, les vinyles et les meubles. En fait, je ne lui avais rien laissé parce que je ne possédais rien en propre, j’avais tout flambé avec elle, sans penser à autre chose qu’à la musique et à l’amour. Trop de drogues, de retards de sommeil, de folles dépenses d’un soir et de dèche absolue avaient fini par nous diluer dans le présent., et maintenant, j’avais tout perdu. Restaient celles qui ne me trahiraient jamais, les deux compagnes de toujours, mes guitares, et une expérience qui me permettait depuis peu de singer n’importe quel génie du manche en deux temps trois mouvements.
La soprano m’a fait l’accueil brûlant que j’attendais. Elle a ouvert sans rechigner. Relookée depuis peu en Walkyrie du décibel, elle avait la crinière léonine, on aurait dit un démon en nuisette. Elle était en train d’écrire une chanson, mais je ne la dérangerais pas si je prenais un bain, m’a-t-elle annoncé sans vergogne. Je ne lui ai pas demandé pourquoi elle s’était fait teindre en rousse vermillon et elle n’a pas pipé en découvrant mon état dentaire. Il était trois heures du matin, j’ai prétendu arriver de Sydney où je dépannais un groupe connu, le bobard lui a convenu, et elle m’a d’autant cru que j’avais mon matériel avec moi. Bien sûr, je n’ai pas résisté à l’invite. La salle de bain de Paloma témoignait de ses origines turques de bonne famille. Il y avait là tout le confort souhaitable pour qui s’adonne à ce genre d’hédonisme antique. J’ai surtout savouré la télévision encastrée au dessus de la robinetterie plaquée or. Tandis que je me laissais aller au bienfaits subtils des sels de bain parfumés d’Orient, laissant mon regard errer sur les mosaïques, j’ai soudain aperçu en reflet des monceaux de cadavres ensanglantés qui tapissaient un trottoir de Bagdad, ou de Tel Aviv, ou d’ailleurs. Il en pleuvait de partout. Par chance, une chaîne musicale m’a happé les neurones avant que je ne sombre dans le show du réel. Les temps me semblaient, une fois de plus, mûrs pour l’Apocalypse. Ça faisait vingt ans que je l’attendais. Je me suis encouragé en fredonnant le leitmotiv loufoque de ma dernière trouvaille musicale. "Politiquement incorrect, définitivement irrécupérable", et vice versa. La rengaine sonnait bien, j’en avais des fourmis dans les doigts, je plaquais les accords dans les bulles. Mais en toile de fond, mon problème de dent continuait de me plomber l’humeur. Comme tout musicien qui se respecte, j’avais un tube de super-glue dans mon sac. Paré pour toute réparation. J’ai osé. Je me revois encore en train d’enfoncer la canine barbouillée de poison dans le trou à vif. La racine était dévitalisée depuis longtemps, une veine, sinon je n’aurais jamais pu. Avant de pratiquer la soudure, j’avais bien pris soin de dégraisser les deux surfaces au dissolvant. A plein nez, j’ai découvert les galaxies. Complètement défoncé, j’ai attendu dix minutes avant de fermer la bouche en me balançant d’avant en arrière assis dans l’eau tiède. La douleur a fini par s’estomper, ne subsistant qu’à travers un battement sourd dans la gencive. J’ai jeté un coup d’oeil au résultat. Mon raccord semblait tenir, la quenotte résistait quand je la poussais du bout de la langue. J’imaginais bien que pendant quelques temps je serais interdit de chewing-gum, mais j’étais résolu à aller consulter dès que possible.
Paloma a gratté à la porte. je me suis séché à la hâte. Si elle affichait clairement quelques kilomètres au compteur, cette femme n’était pas un laideron, loin de là. Elle avait un corps d’acrobate et la voracité d’une araignée. C’est du moins ce que j’ai pu conclure de l’intermède qui a suivi, quand je me suis retrouvé sous son assaut échevelé avec " Just a Gigolo" en sourdine. J’ai fermé les yeux et tout s’est bien passé, sauf que j’ai eu, comme toujours, l’impression de ne plus être qu’un sac de viande à jouir suspendu au dessus d’une fosse pleine d’asticots. Quand je me suis relevé pour aller chercher de quoi rouler un pétard, Paloma a roucoulé : " Tu sais, Armand j’aime ton jeu, et tu as la bonne couleur, pain d’épice sans poils, j’adore...Tu es sicilien ? "
" Quelle importance ? " j’ai éludé en haussant les épaules. Je ne pouvais tout de même pas lui avouer que ma mère était arabe et mon père, breton métissé d’espagnol, ça l’aurait déçue. On a dégusté son afghan quatre étoiles en écoutant un blues tonique de Memphis Slim. J’étais tendu à bloc, ça m’a remis dans le flot de la vie. J’ai aussitôt oublié Dolly et ma gencive à vif. Paloma a commencé à dévider en chuchotant l’écheveau de ses rêveries débridées. Elle frisait les quarante carats, comme moi, mais le décompte inéluctable ne paraissait pas l’effrayer. "Le pérenne et l’éphémère ne sont qu’illusion pour les larves, regarde ma poitrine et mon ventre, le temps ne peut rien contre nous..."
J’ai regardé de près. Si c’était du silicone, elle n’avait pas de cicatrice visible, mais je détestais son odeur puissante de prédatrice alanguie. Je me suis retourné vers le somptueux tapis mural, vaguement écoeuré de ma faiblesse.
Elle croyait dur comme fer en Satan. Collée en moule marine dans mon dos, elle m’a susurré en primeur à l’oreille l’une de ses toutes nouvelles chansons, où elle en déclinait les innombrables identités, de Chaitane à Belzébuth en passant par Lucifer et j’en passe. Elle voulait la chanter pour tous les peuples, sur un tempo d’enfer, à moi de trouver le gimmick. Je l’écoutais en baillant sans bruit bien décidé à piquer un roupillon mais la partition a atterri mollement sur l’oreiller, pile devant mon nez. J’ai déchiffré cette horreur dans la pénombre tandis qu’elle continuait de la psalmodier d’une voix rauque de basse, tellement inattendue chez une soprano que j’en ai eu le poil tout hérissé. Elle a fini par soupirer qu’elle aurait aimé vivre sous l’empire Ottoman, où là au moins on l’aurait comprise, et elle a conclu d’un air énigmatique que selon elle, le pacte faustien était aujourd’hui de plus en plus réalisable si l’on s’en donnait vraiment les moyens. Je n’ai pas osé comprendre, mais quand elle m’a incidemment signalé que le supplice du pal laissait la victime en survie plusieurs jours si le bourreau avait bien pris soin d’éviter les organes vitaux, elle a découvert des crocs impeccables et ses magnifiques yeux vert de jade ont brillé de manière suffisamment inquiétante pour que je prétende un besoin urgent. Une fois enfermé dans les toilettes, j’ai commencé à y voir un peu plus clair. Un poster d’une certaine Catherine M, nue dans une pose sans équivoque, trônait au dessus de la cuvette, et centré en face de mes genoux, un miroir renvoyait mon image intime avec une efficacité si troublante que cela sentait la préméditation.
Je devinais bien dans quelles eaux saumâtres Paloma Oghuz devait traîner ses guêtres, du genre particule élémentaire à pôles multiples, mais je n’avais nulle envie de goûter à ses jeux. C’était pour mon doigté que je voulais qu’elle m’engage, pas pour les extra. Je l’avais rencontrée par hasard un mois plus tôt chez Ali, une boîte en troisième sous-sol où se croisaient les faiseurs de stars et les saltimbanques de mon genre. Elle faisait la bise à Alain Bashung qui avait l’air de ne pas la voir, moi je sirotais une brune belge en compagnie d’un accordéoniste beurré en perfecto et santiags. Une rareté qu’on s’arrachait dans les émissions télé. Il faut dire qu’il jouait aussi bien Herbie Hancock qu’André Vershuren.
Quand elle s’est dirigée droit sur notre table, je n’ai eu d’yeux que pour le Viking qui lui ouvrait la route. Un mètre quatre vingt dix de muscles massifs et deux épaisses nattes dorées sur lesquelles on n’avait pas du tout envie de tirer. L’accordéoniste s’est levé pour les saluer et le grand blond en a profité pour me demander au passage si par hasard je n’étais pas un Gris. En dépit de la croix celtique qu’il arborait sur sa poitrine bombée, je subodorais bien qu’il ne devait pas appartenir au fan club d’Alan Stivell. Je supportais de moins en moins d’avaler les couleuvres du White Power, j’avais à chaque fois la sensation de cracher sur ma mère. "Va te faire voir chez les Turcs ! " j’ai grogné à mi-voix en gardant le sourire qui se pratique dans ce genre d’endroit chicos. C’est alors que Paloma qui n’avait rien suivi du show s’est tournée tout sourire vers moi pour commander de la Zubrowska glacée. Son geste m’a peut-être sauvé la vie. Suite à cette sympathique entrée en matière, j’ai appris, avec plaisir, que la brute s’appelait Yann et qu’elle jouait de la basse.
"Ce qui signifie, me suis-je dit, affalé face à mon reflet grotesque en caleçon sur la cuvette, ce qui signifie que si tu pars en tournée avec Paloma tu vas devoir supporter tous les jours son reliquat de Cro-Magnon ". Je saisissais parfaitement le nouveau genre qu’elle souhaitait se donner pour grimper dans les charts. Un style rock néogothique bien sulfureux avec tendances mystiques affirmées, du cousu-main pour les ado anglo-saxons dépressifs. Si elle avait l’intention de devenir la Hildegaard Von Bingen du techno-funk, j’avais intérêt à réviser mes gammes, mais mon petit doigt me disait qu’elle se contenterait d’un décollage stratosphérique à la Nina Hagen, le marketing en plus, la sincérité en moins. Ce soir-là chez Ali, elle m’avait proposé d’emblée une tournée en Asie, son producteur vivait à Tokyo, un Russe cousu d’or m’avait-elle expliqué, ce serait des enregistrements en live durant les concerts, elle chanterait en anglais, en russe et en turc, avec un couplet en japonais inclu dans son futur tube, celui que j’étais censé lui écrire. Bien sûr, j’avais dit non, j’étais dans d’autres sphères bien plus tranquilles pour le mental et surtout j’avais Dolly. Mais Dolly c’était fini, archi cuit.
Quand je suis revenu dans la chambre, Paloma ne dormait pas. Elle s’était repomponnée de frais et cachée derrière les lourdes volutes de fumée argentée qui tournoyaient lentement dans le clair-obscur, on lui aurait franchement donné vingt ans de moins. J’ai rentré le ventre et gonflé mes zestes de pectoraux anémiques. Le miroir embusqué dans les toilettes m’avait définitivement déprimé mais je n’avais pas l’intention de me laisser marcher sur les pieds. Elle m’a tendu le joint épais qu’elle venait d’allumer en me présentant une croupe onctueuse. " J’adore le café, mais j’ai horreur du liégeois" j’ai marmotté mine de rien en réintégrant les draps tout froissés de débauche.
Elle n’a pas percuté sur le coup. J’ai guetté du coin de l’oeil sa mimique estomaquée quand elle a commencé à se faire un dessin exact de l’entremet, et j’ai compris que j’avais frappé dans le mille. "Tu n’es décidément qu’une sangsue comme les autres..." a-t-elle grondé, glaciale, en réajustant son embryon de déshabillé transparent. Ne souhaitant pas la guerre, j’ai évoqué comme excuse à mon impardonnable goujaterie ce maudit clip de variété pour lequel j’avais déjà reçu une grosse avance, j’étais pressé et le jet lag me brouillait l’esprit. Elle a fait mine de me croire sur parole et on a enchaîné séance tenante sur les contrats et les conditions d’hébergement, autrement dit, une nuit blanche à ergoter sur les tarifs, assortie de copieuses lignes de pure colombienne. J’ai fini de guerre lasse par signer sa paperasse et je lui ai confié mon passeport, on devait embarquer le soir même, j’avais mes instruments avec moi et plus d’appartement, avec l’aube qui montait je me sentais pousser des ailes. Et c’est ainsi que ce matin là, en partant avec ma canine recollée de frais au tournage, j’ai commencé à perdre les pédales pour de bon.
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